Je me rends compte à quel point j’ai besoin d’aller voir un psy.
Je me rends compte à quel point je vais mal, je me rends compte que ça fait longtemps que je pleure, qu’y a clairement un truc qui va pas. Je sais pas pourquoi je suis devenue comme ça. Je fais que me plaindre, je suis anxieuse au point de me pourrir la vie et celle des autres. Je suis tellement anxieuse que j’ai de l’exéma qui ressort d’un peu partout, je me gratte tout le temps, j’ai la peu qui pèle, je chiale tout le temps, je fais que ressasser du négatif y a jamais rien de positif dans me tête. J’ai cette horrible habitude de me faire des films, de créer ou recréer des situations qui n’existent pas, qui n’existeront jamais. Je me fais des films en permanence, je m’imagine toujours que quelque chose de mauvais se trame. J’ai cette peur constante de me faire abandonner, j’ai tout le temps peur de tout perdre et le pire c’est qu’en ce me moment je fais tout pour.
Je n’arrive pas à me réjouir pour lui. Je n’y arrive pas parce que mes peurs et mon anxiété prennent le dessus. Je n’y arrive pas parce que je me sens abandonnée, je me retrouve seule, je le trouve égoiste alors qu’il n’y peut rien. Sa carrière prend un virage à 360 et je devrais etre vraiment heureuse pour lui, je devrais le soutenir, je devrais être capable de le rassurer et être présente. Je n’y arrive pas, je m’en veux, je me déteste d’être comme ça mais putain j’y arrive pas.
Je pleure, tous le jours, toute la journée je me retiens je ravale mes larmes de merde. Tous les soirs quand il rentre je chiale. Le matin je lui parle à peine, je lui en veux. Et le soir je chiale parce que je m’en veux. Ce sont les seuls petits moments qu’on partage ces deux dernières semaines et je les détruis. Je transforme quelque chose qui devrait devenir un beau souvenir, une belle étape dans notre vie, en quelque chose d’affreux, en une épreuve moche et triste. Pourquoi je fais ça.
Je fais tout le temps ça et je sais pas pourquoi. C’est tout le temps la même histoire, je chiale, j’explose, je m’en prends à lui, et pui je chiale à nouveau et je m’en prends à moi même. Pourquoi je fais ça.
Pourquoi j’ai toujours cette bouillie en tête, pourquoi je m’empêche de penser que tout va putain de bien. Je peux pas continuer comme ça. Je ne peux rien lui reprocher, il est génial, il est doux, il est attentionné et patient. Jamais il ne me fera de mal, jamais il ne me trahira, il essaye de me rassurer, il me dit qu’il est la, qu’il ne s’en ira pas, il va jusqu’à dire que je suis la plus belle chose qui lui soit arrivée… Pourquoi ça ne me suffit pas ?

Pourquoi je suis devenue comme ça ?
J’étais légère avant, je me laissais porter, je pensais à rien, je tombais amoureuse à tout va, je sortais, j’avais des amis, j’avais de la conversation, j’avais la sourire…
Aujourd’hui je suis vide. Tout me fait mal. Penser à lui me fait mal, penser à mes soeurs me fait mal, penser à mes parents me fait vraiment mal. J’ai le visage bouffi à force de chialer, j’ai mal au crane à force de tout retourner, de tout ressasser, à force que réfléchir à tout ce que j’ai raté, à tout ce que j’aurais pu faire autrement, à force de me dire que rien ne va, alors qu’en réalité ça va…
Je n’ai plus d’amis. Je n’ai plus personne. Je pense que le fait qu’il soit moins présent est aussi douloureux parce que tout reposait sur lui. Je n’ai que lui. Je ne parle qu’à lui, je ne vois que lui. Je ne vais nulle part sans lui. C’est comme si j’avais peur des gens. J’ai peur qu’on me juge, j’ai peur de sortir et voir des gens, c’est devenu trop difficile. Je ne parle à personne non plus, parfois je commence à taper un message, et je finis par abandonner, je n’y arrive pas. Parfois au bout de quelques verres, quand on est entre amis, je me mets à parler, je vide mon sac, je pleure, parfois les gens essayent de me soutenir, de me rassurer, on m’ouvre les bras, et moi je m’enfuis. Je veux imposer ça à personne, personne n’a besoin de mes larmes.
Je n’ai plus de conversation, je n’ai aucune passion, aucun hobby, aucun intéret pour quoi que ce soit. Je suis chiante à crever. Si on me parle pas je ne dis rien, je me contente d’écouter, de rigoler. Hier je me suis rendue compte que même mon rire est devenu faux. Il a changé. Je ris alors que ça me fait pas rire, je ris parce qu’il le faut, parce que les autres rigolent aussi. parce que si je ris pas je suis l’équivalent d’un meuble. Au bout d’un moment les gens finissent par abandonner. Ils finissent par parler à quelqu’un d’autre. Je finis par me retrouver exclue de la conversation. Je deviens un meuble.

Il n’y a plus rien, en moi. Je comprends pas ce que je fais la, dans ce monde. Je ne comprends pas à quoi je sers, je ne comprends pas ou je vais ni ce que je fais. Je n’ai aucun but, aucun rêve, je n’ai rien d’autre que mes peurs et mon auto questionnement constant. Je n’en peux plus, je n’y arrive plus. Je suis en train de craquer, ça devient beaucoup trop lourd à porter. Je deviens beaucoup trop lourde à supporter, autant pour les autres que pour moi même.